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La brume

A poem about leaving your loved ones behind

C’est un poème que j’ai écrit pour la première fois en janvier cette année, le jour où je prenais l’avion pour retourner chez moi, sur un autre continent que les deux personnes qui partagent aujourd’hui ma vie.
C’était un moment suspendu, presque hors du temps, comme souvent dans les aéroports. Malgré les énormes baies vitrées de l’aéroport, je ne voyais pas le tarmac car tout était couvert de brume. Il y a eu de la brume jusqu’à ce qu’on décolle, et j’ai été frustré.e de ne pas avoir une dernière image nette de mon pays avant de partir.

Aujourd’hui la brume ne s’est pas levée
Comme si elle ne voulait pas que je parte
Comme si elle voulait m’empêcher d’avoir les adieux dont j’ai besoin
Pour me punir de tout laisser derrière moi
Je la comprends

Pourtant je n’ai pas voulu partir

Elle me donne un adieu morose
Avec pour seul paysage la lumière grise et diffuse
Pas de ciel et pas de soleil

Elle ne me laisse rien voir avant de m’en aller
Pas même le tarmac ou les ailes des avions
Un dernier morceau d’herbe ou de ciel bleu
Un morceau d’ici, un dernier souvenir que je puisse emporter avec moi
Mais non, rien.
Peut être pour me forcer à revenir
Peut être pour m’empêcher de te quitter

La brume veut me cacher la conclusion
Les gouttelettes en suspension me laissent avec un sentiment d’inachevé
Celles dans mes yeux ne m’aident pas non plus
Est-ce seulement mes larmes qui m’empêchent de voir ?

Peut-être que je n’aurais pas dû partir

Mais je laisse un morceau de mon coeur avec toi, et je tâche de me souvenir
Qu’il fait toujours beau au dessus des nuages
Il faut simplement réussir à s’envoler assez haut
Et à sécher ses larmes

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